RadiOthello

De « la tragédie d’Othello » à « radiOthello »


Othello "mal (d)écrit" – Othello comme thème et comme thème de réflexionLa condition d’étrangerHamlet Maschine : Une façon de « régler des comptes »L’auteur, la voix de ceux qui n’en ont pasLa perception, les codes, la perception de l’autre – Wittgenstein, Quine – Le fond et la forme – La spécificité, la frontièreMontrer ce qui n’est pas fait pour être vu…



Othello est un maure à Venise. C’est à dire un uruguayen à Paris, un parisien à Lisbonne, un lisboète à Berlin. L’étranger que je suis. Le thème de l’étranger est central dans la tragédie de sir William : Othello est à la fois un général reconnu et admiré par Venise et un étranger barbare qui ne connaît pas à fond les codes ni les subtilités des mœurs de ses habitants. Qui sait, peut être il ne les comprend tout simplement pas. Il s’agit là d’un sujet infini et qui touche de plus en plus de monde : De nos jours, le flux migratoire est massif et croît de façon exponentielle. Ce sont des millions et millions les personnes qui s’établissent loin du lieu de leur naissance, parfois vivant en plusieurs endroits en même temps, ayant des origines de plus en plus diverses, et mélangées. On est arrivé à un point tel, que le mot « déraciné » ne fait pas beaucoup de sens dans un nombre de plus en plus croissant de cas. Dans notre petite planète, des notions comme « nationalité » et « appartenance » se diluent de jour en jour.

Mais la mobilité et le nombre croissant des déplacements a aussi généré des phénomènes et des situations traumatiques et tragiques qui se produisent sans cesse dans une partie non négligeable de notre planète. Et qui touchent à une quantité certainement plus élevée d’êtres humains que ceux qui se déplacent sans contraintes. Plusieurs millions d’êtres humains des plus diverses populations et ethnies se retrouvent sans « papiers » ni « nationalité » précise, devenant illisibles selon les critères des pays industrialisés et riches, qui les (dé)considèrent tout au plus comme des parias, devenant des êtres humains de deuxième catégorie, qui se retrouvent « totalement bloqués. Dans l’impossibilité d’avancer ou de reculer, de vivre dignement sur place dans un pays qui ne peut et ne veut pas les accueillir  ».

Faisant – a contrario – partie d’une élite, la tragédie d’Othello, le général maure au service de la puissante Venise, ne fait qu’augmenter celle des plus faibles : si un privilégié comme lui peut sombrer dans le cauchemar de l’incompréhension la plus totale à quoi peuvent s’attendre les autres, simples étrangers démunis de statut ? Espérons qu’une conscience plus claire de ces faits éloigne de plus en plus les frontières qui séparent et divisent les êtres humains entre eux.



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